Un peu de soleil le matin (7)




                                              La chapelle de Peissy (Genève)                                                                     ©Photo de Christian Vellas                                               





Chroniques du temps qui passe


Ce quelque chose qui nous interroge

Le ressentez-vous aussi? Notre monde frémit. Un frémissement qui peut certes durer encore un quart de siècle. Ou plus. Car nous sommes ici à l'échelle de l'humanité. Il s'agit de Dieu. Lequel, demandez-vous? Celui que les hommes ont inventé pour les aider à mieux vivre? A ne pas désespérer? Ou celui qui existe au-delà de nos peurs, de nos angoisses, de nos interrogations?
Ce qui est nouveau, c'est le dialogue qui s'établit entre scientifiques et religieux. A l'Université de Genève, un groupe de réflexion entre théologiens et physiciens s'est constitué. Personne ne cherche à convaincre, ou à convertir l'autre. Echanges enrichissants, impensables naguère.
 Les scientifiques osent parler de Dieu, ce n'est plus ridicule. Pourquoi ne pas appeler ainsi la part d'inconnu qui demeure dans leurs équations? Les religieux admettent que les textes sacrés, base de leurs croyances, contiennent des erreurs scientifiques et acceptent maintenant d'envisager un langage symbolique. Hubert Reeves, un de ces physiciens qui décryptent les mystères de l'univers, ressent Dieu comme un quelque chose dans lequel il est profondément, véritablement, existentiellement impliqué.
Ainsi, les hommes ne voient plus Dieu de la même façon qu'autrefois. Leur approche se modifie. Et beaucoup le redécouvrent, timidement, leur raison se raccommodant avec leur coeur. Le choc entre les religions planétaires, dans notre monde devenu village, aide à cette nouvelle perception. Les errances d'innombrables sectes, le besoin de mysticisme répondant à un matérialisme désespéré, contribuent également à cette remise en question.
On peut donc se permettre, pour une fois, ces réflexions un peu graves. Pudiquement écartées d'ordinaire, dans la bousculade haletante des jours. On court, on court, après quoi? Peut-être est-il bon, de temps à autre, d'essayer de mettre un nom, même s'il a beaucoup servi, même s'il est usé jusqu'à l'auréole, sur ce quelque chose que l'on pressent.



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